A la suite d’une série de suicides sur le lieu de travail, le président de La Poste avait décidé de mettre en place une commission relative aux conditions de vie au travail, la fameuse commission Kaspar. En réponse aux conclusions pour le moins contestables de cette commission et à ses préconisations, la direction de La Poste a ouvert une négociation pour arriver à un « accord-cadre sur la qualité de vie au travail à La Poste ».
Cet accord se divise en deux parties. La première concerne un calendrier de chantiers de négociations. Il est à souligner que certains de ces chantiers sont imposés par la loi, comme celui relatif à la pénibilité, par exemple ; d’autres étaient déjà ouverts ou annoncés… Dans ce cadre, il est difficile de saisir l’importance de signer un accord, qui plus est sur des thèmes déjà annoncés dans le cadre de précédents accords validés en 2004 et 2007 qui prévoyaient l’ouverture de divers chantiers de négociations dont beaucoup n’ont abouti à rien ou n’ont même pas été ouverts !
La seconde partie concerne la mise en place de mesures immédiates. Et, là, c’est le grand désert : aucune mesure pour répondre aux attentes légitimes du personnel… Pour tenter d’attirer les organisations syndicales, les dirigeants de La Poste ont inclus dans cet accord un dispositif de départ anticipé… Il est vrai que cette mesure est attendue par certains collègues qui sont même prêts à subir une baisse de leur salaire mais également de leur pension retraite tellement ils sont épuisés. Il est à se demander pourquoi la direction de La Poste demande la signature des syndicats pour cette mesure alors que ce type de dispositif a été régulièrement ouvert lors de ces dernières années sans accord. Comme elle n’aborde nullement le remplacement des agents bénéficiaires de ce dispositif, elle demande aux organisations signataires d’accepter l’accélération des suppressions d’emplois ! La solution proposée pour résoudre le malaise social se résume donc à jeter les séniors dehors et ne rien faire pour les postier-es plus jeunes !!!
Pour la direction de La Poste, seul compte l’affichage qu’elle pourra faire de cet accord. Elle pourra ainsi se targuer d’avoir relancé le dialogue social avec un accord en trompe l’œil mais sans réelle volonté que les choses changent dans l’entreprise. D’ailleurs, au même moment, les réorganisations reprennent à tous les niveaux comme avant, voire à un rythme plus élevé… En clair, pour les patrons de La Poste, cet accord est avant tout un permis de réorganiser !
Dans ce contexte, la fédération SUD-PTT a donc décidé d’utiliser son droit d’opposition et exige l’ouverture de véritables négociations permettant la mise en place de mesures répondant aux attentes du personnel !